Mohamed Hadj BOUHOUCH

FRANCE: QUEL CANDIDAT POUR QUELLE MAJORITE EN 2012 ?

 

  

 

    L’échéance 2012 n’est plus qu’à quelques mois. Les différentes familles politiques françaises s’organisent, se cherchent des terrains d’entente et des compromis pour satisfaire les ailes composantes de leurs partis et préserver les équilibres internes. Chose très difficile tant la liste des prétendants à la magistrature suprême s’allonge  chaque jour d’avantage. Ne dit-t-on pas qu’il n’y a pas de limite à l’ambition humaine ?

     Au PS tout un chacun rêve de devenir un jour  président de la République française. Ségolène Royal, Dominique Strauss Kahn, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Manuel Valls,  Moscovici, Benoît Hamon, Bianco. Peut être demain François Hollande, Fabius et bien d’autres encore. A cette liste il convient d’ajouter les éventuels candidats des différents groupes de la Gauche et des Verts dont certains persistent, persévèrent et s’acharnent à se représenter aux élections présidentielles (6 fois pour Arlette Laguiller et 2 fois pour le jeune Besancenot) et ce, malgré la maigre part des suffrages dont ils bénéficient  à chaque fois auprès des Français.

       Quel sera le nombre des prétendants du Centre ? François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin et qui encore ? Nous le saurons au cours des prochains jours. A moins qu’ils ne constituent une véritable coalition derrière l’un des trois leaders précités et qu’ils arrivent à débaucher un grand nombre de sympathisants de l’UMP voire du Front National et du Centre gauche, je ne vois pas comment Bayrou ou Borloo pourraient réussir à franchir le cap du premier tour.

        A droite le problème est encore plus complexe et plus ardu. Certes, Nicolas Sarkozy n’a pas pour le moment des concurrents sérieux au sein de l’UMP. Mais l’attitude incertaine de certains cadres de la majorité actuelle est de nature à laisser planer le doute et entrevoir toutes les hypothèses. Le nombre de candidats appartenant aux diverses tendances de la scène politiques et partant   la dispersion des voix au premier tour que cela engendre, risquent de nous révéler de grandes surprises. Rappelons à ce sujet l’inattendu passage en 2007 de Jean Marie Le Pen au deuxième devant Léonel Jospin.

         Dans le contexte politique actuel rien ne garantit en effet pour Nicolas Sarkozy un accès certain au deuxième tour. En effet, dans le cas d’une forte abstention, et d’un rassemblement des centristes soit autour de François Bayrou  soit derrière Jean-Louis Borloo ou encore des sympathisants du Front Populaire derrière Marine le Pen, l’actuel président arrivera à coup sûr en troisième ou quatrième position. Pour ce qui est de Dominique de Villepin, s’il ne jouit  pas encore de la confiance et de l’adhésion d’un grand nombre de Français, il pouvait toutefois être d’une grande utilité dans une campagne présidentielle en faveur de Sarkozy et lui procurer quelques milliers de suffrages supplémentaires. Mais il faut reconnaître que ce dernier n’a rien fait pour l’attirer vers lui. Au contraire Nicolas Sarkozy qui aurait usé de tous les moyens pour salir l’ex premier ministre et le faire condamner a même menacé de pendre son ennemi à « un croc de boucher ». D’où l’implacable haine née entre les deux hommes et l’échange de violences verbales de ces dernières semaines. Cette guerre fratricide ne servira d’ailleurs en rien la cause de l’un ou l’autre des deux antagonistes auxquels la soif du pouvoir fait perdre tout sens de la retenue.  

        Devant la baisse de popularité de Nicolas Sarkozy, ses fidèles ne cachent plus leur souhait de voir leur leader céder la place à un autre cadre de la majorité moins visé par la critique et plus susceptible de rassembler le maximum de votes à droite. Les sondages n’ont-t-ils pas donné à François Fillon plus de chance d’accéder au deuxième tour ? Alors ! L’actuel premier ministre serait-il tenté et aura-t-il surtout le courage de refaire à son patron le coup d’EDOUAR BALLADUR à  Jacques Chirac en 1995 ?

        La Droite comme la Gauche sont-elles atteintes de ce même syndrome de division et de leadership ?  Devenir président de la République est-il devenu le rêve de tous les hommes politiques français ? Pourquoi Sarkozy et pas moi ? Semble se demander aujourd’hui tout un chacun. Personne ne se contente plus de faire partie d’un ensemble. Bayrou dit qu’il refuse d’être « soumis » dans la majorité, Marine Le Pen n’envisage aucune entente possible avec l’UMP, De Villepin rêve de drainer un jour tous les Français derrière lui. Quant à Sarkozy il se croit tout simplement le Bon Dieu. Nous avons parlé au début de cet article des divisions au sein de la Gauche. Alors quel président pour quelle majorité en 2012 ?

 

                                              Mohamed BOUHOUCH

 NB. Article publié déjà sur : Médium4You (Hollande), Centpapiers (Québec Canada), Esprits libres (France.)

                                  

                     

         

            

 

         

 



31/12/2010
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