Mohamed Hadj BOUHOUCH

KARIM ET JOSIANE

                  

 

                   K A R I M  E T  J O S I A N E

                              L’AMOUR QUI NE FINIT PAS

          

 

      Il était quinze heures quand Josiane descendit les marches de la rue Antoine Dubois au VIe   arrondissement de Paris. Tout à fait en bas, près de la statue Vulpian, était assis un jeune Maghrébin d’une vingtaine d’années, avec un sac de voyage à coté de lui.

     La dame dont l’attention avait été attirée par la jeunesse et le bel aspect physique de cet inconnu, fit à peine quelques mètres avant de  revenir sur ses pas et de s’arrêter devant la personne. Faisant semblant de chercher une adresse, elle jetait de temps à autre des regards furtifs en direction du jeune homme, un gars bien bâti et paraissant grand de taille. Sa belle physionomie avec des traits réguliers et des yeux couleur miel en parfaite harmonie avec son teint brun, n’avaient pas manqué, dès le premier coup d’œil, de retenir tout l’intérêt de Josiane, cette femme de soixante deux ans qui habitait toute seule dans un appartement non loin de là.

    Josiane qui continua sa route ne cessa pas un seul instant de penser à ce jeune homme lequel, selon elle, devait certainement avoir un problème. Le fait, pensa-telle, qu’il soit assis comme ça,  en pleine rue, avec un sac de voyage, montre que ce garçon n’avait pas trouvé où se loger et se trouverait en difficulté. « Il faut, dit-elle que je l’aide ». Elle décida donc de revenir vers lui et de lui parler.

     -Bonjour Monsieur

     -Bonjour Madame

     -Vous parlez français

     -Bien sûr Madame, que puis-je pour vous ?

     -Rien en ce qui me concerne. Au contraire c’est moi qui vous ai vu assis tout seul, avec un sac de voyage, j’ai pensé que vous deviez avoir un problème. Vous revenez d’un voyage ?

     -Cela fait déjà plus d’une semaine que je suis à Paris. Je suis venu du Maroc pour faire des études de médecine, Je me suis inscrit à la faculté René Descartes. Mais, nous sommes encore au mois de juillet. En attendant le début de l’année universitaire, je dois trouver un travail pour pouvoir me loger et procéder à quelques achats qui me sont indispensables. Mais voilà, je n’ai pas encore trouvé une embauche.

      - Et où est-ce que vous logez maintenant ?

      -Je n’habite nulle part Madame, répondit le Marocain avec un sourire mélancolique. Pour le moment je passe la nuit dans un camion bâché qui vient stationner tous les soirs dans une rue voisine. Le lendemain, je me réveille de bonheur et avant l’arrivée du chauffeur. Mais, un jour on va certainement découvrir mon petit secret et ce sera, pour moi, difficile de trouver un autre endroit pour dormir.

       Tout en l’écoutant parler, la dame, visiblement émue, éprouvait beaucoup de peine à voir ce jeune étudiant vivre dans de telles conditions. Elle était également et surtout, séduite par la jeunesse et le charme de cet étranger dont la sincérité et la manière de se comporter ont fini par avoir raison de ses dernières hésitations. Elle décida donc et tout simplement, de l’accueillir chez elle.

        - Comment vous vous appelez jeune homme ? demanda Josiane.

        - Mon prénom est Karim, Madame.

        - Bien Karim, à partir de maintenant, si cela vous intéresse, vous allez loger chez moi. J’habite seule dans un petit appartement à la rue Racine ; c’est une  artère voisine de la rue de l’école de Médecine où se trouve justement la faculté René Descartes. Je voudrais bien avoir quelqu’un auprès de moi, pour me tenir compagnie ; mais il faudrait que vous soyez vous-même intéressé…

         - Bien sûr Madame que je suis intéressé. J’en suis même ravi.

         - Vous avez, bien entendu…. des papiers en règle, passeport, séjour etc.

         - Pour le passeport, oui, Madame Pour ce qui est de mon séjour, je viens juste de m’inscrire à la faculté et je pense, dans les tous prochains jours, me présenter aux services de Police pour régulariser ma situation.

          - C’est parfait, maintenant prenez votre sac et suivez-moi. Nous allons partir à la maison.

 

          Karim était aux anges. Il n’arrivait pas encore à croire que désormais il allait être logé et nourri chez une femme qui donnait toute l’impression d’être une dame serviable et fort sympathique. Durant les quelques minutes qu’il fallait pour arriver chez elle, Josiane et Karim n’arrêtaient pas de rêver à ce qu’allait être leur vie ensemble. Avaient-ils bien fait de s’engager dans une telle aventure ? Josiane se demandait si elle n’avait pas agi trop hâtivement en décidant d’accueillir  chez elle un jeune homme dont elle ne connaissait pratiquement rien. Karim ne savait pas non plus s’il avait bien fait de faire confiance à cette femme qui pourrait bien profiter de sa naïveté pour le mêler à des activités illicites.

          Josiane tint dès l’arrivée à la maison de mettre les choses au clair. Elle s’adressa à Karim en ces termes.

-         Nous sommes arrivés chez moi. C’est un appartement de deux pièces, le salon et ma chambre à coucher. Le canapé que tu vois là se transforme en lit. Ce sera le tien. La douche est là, à droite. C’est un petit appartement. Mais à Paris on peut dire qu’on est bien logé. A partir d’aujourd’hui nous allons vivre ensemble. Ce n’est pas la peine que nous continuons à nous vouvoyer. Nous sommes désormais des amis. Mais il est possible qu’avec le temps, on découvre qu’on n’est pas faits pour vivre sous le même toit. Dans ces conditions nous devons nous séparer sans problème. Autrement dit, si un jour je te dis « Karim, il faut que tu ailles habiter ailleurs, tu dois t’exécuter sans discussion. Est-ce que c’est bien compris ? »

-         Avec moi Madame tu n’auras jamais de problème.

-         Appelle-moi Josiane tout simplement.

-         D’accord Josiane.

 

            Ainsi se passèrent les choses le premier jour. Le lendemain matin, ils se réveillèrent presque en même temps. Ils prirent leur petit déjeuner ensemble et vers 10 heures ils sortirent pour faire le marché. En cours de route Josiane lui demanda ce qu’il préférait comme repas, comme légumes et fruits. A son tour il lui apprit qu’il allait dans les prochains jours, lui préparer quelques plats marocains et que désormais c’est lui qui se chargerait du ménage et de la vaisselle. Elle en fut ravie.

              L’après midi de ce même premier jour elle l’accompagna dans plusieurs magasins et lui acheta des vêtements et des chaussures. « Je veux, lui dit-elle, que tu sois habillé très chic,  quand tu sors avec moi, et même à la maison. Et si jamais un habit quelconque te plaît dans un magasin, n’hésite pas à me le dire, je te l’achèterai. Pas de gêne entre nous ! Le soir, avant de lui faire essayer les nouveaux habits, elle lui fit prendre une douche et tint elle-même à lui passer le savon.

             Karim eut une sensation qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. Pendant que Josiane lui passait et repassait sa main douce sur le corps, il la regardait avec beaucoup d’admiration et de tendresse.

-         A partir d’aujourd’hui, tu prendras ta douche chaque jour avant de dormir, lui dit Josiane

-         Bien sûr répondit Karim en éclatant de rire, surtout si tu viens me passer le savon à chaque fois, c’est tellement agréable.

-         Je n’y manquerai pas. Bien plus, pour ne pas mouiller les habits, nous prendrons la douche ensemble.

-         Ah bon ! Mais…

-         Il n’y a pas de mais. Cela ne me gêne pas du tout et ne doit pas te gêner non plus. Je sais que c’est un peu difficile dans les milieux musulmans. Mais tu finiras par t’y habituer.

 

            Entre Josiane et Karim les choses allèrent plus vite que prévu. Durant les jours qui ont suivi, Josiane qui avait complètement changé sa manière d’être, se faisait  plus belle et plus attirante. En dépit de son âge de soixante deux ans, cette femme était restée très séduisante. De taille moyenne, bien faite physiquement, grâce au sport et à un régime alimentaire équilibré,  Josiane a su garder une belle forme, avec une peau ferme et lisse, claire et rosée, un ventre plat, des jambes et des bras  bien modelés, un visage sans la moindre ride, et des yeux bleus au  regard irrésistible.

            Depuis l’arrivée de Karim, Josiane portait plus d’attention à son habillement et à son maquillage. Ses cheveux blonds, coupés courts mettaient bien en valeur son visage rond. Comme le voulait  Karim, son maquillage restait toujours discret, avec un rouge à lèvres beige et très pale. Elle portait  des habits dont les couleurs variant  entre le noir, le violet et le rose, lui donnaient l’impression d’avoir un âge beaucoup plus jeune que le sien.

             Plus les jours passaient et plus Karim se voyait envoûté par le charme de cette belle dame à laquelle il était devenu très attaché. Plus donc de chambre séparée,  plus de retenue et plus d’hésitation. En moins de dix jours, Josiane et Karim formaient désormais un couple intime, solidement et jalousement rattachés l’un à l’autre.

 

            L’été passé, Karim entama ses études de médecine dans les meilleures conditions. Les habitudes allaient être cependant quelque peu changées. Josiane qui s’était accoutumée à voir Karim avec elle, pratiquement toute la journée,  devait maintenant s’adapter à la nouvelle situation et ne profiter de la présence de son jeune amant que pendant quelques heures seulement, surtout en période d’examens. Mais contrairement à ce que l’on pouvait imaginer, cela n’avait en rien, altéré leurs relations intimes ni le penchant et la tendresse qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Josiane s’était même arrangée pour offrir à Karim un cadre agréable pour ses études et les meilleures conditions de réussite.

            Une seule chose inquiétait cependant la bonne femme, l’avenir de leurs relations…Karim, aujourd’hui étudiant, allait côtoyer un grand nombre de camarades de son âge et bien sûr, faire la connaissance de jeunes filles, peut être plus belles et plus sympathiques. Quand elle arrivait à se rappeler la différence d’âge, de plus de quarante ans, qui la sépare de Karim, Josiane s’attristait, se crispait, devenait nerveuse et regrettait de s’être approchée de la vieillesse. Mais ne tardait pas, toutefois, à se consoler en pensant qu’elle était  encore une femme charmante qui plaisait énormément à Karim. « Il ne cesse pas, lui-même, de me le répéter, se disait-elle. Je ne crois pas qu’il me dise ça, uniquement pour me faire plaisir. Et puis, cette satisfaction et ce bonheur qu’il ressent quand il fait l’amour avec moi…ce n’est pas de l’imagination ! C’est une réalité. D’accord…mais si jamais il tombe amoureux d’une fille plus jeune que moi, qui lui donne plus de jouissance…Non. Je refuse même d’y penser, parce que j’en mourrai. »

           Des idées noires venaient souvent ainsi assombrir son caractère et la rendre malheureuse. Certes, l’amour à cet âge est souvent très  pénible. L’appréhension d’une rupture et d’une séparation avec Karim grandissait de plus en plus chez Josiane et devenait une préoccupation, voire une obsession qui la tourmentait et accaparait sa pensée. La moindre attitude équivoque de Karim ou un geste quelconque de sa part, mal interprété, la rendaient soucieuse.

          Lui, heureusement, s’était avéré plus perspicace. A travers les questions embarrassantes que Josiane lui posait et ses regards inquisiteurs, il avait vite compris que son amie était tout simplement jalouse et qu’elle avait peur de le perdre. Il se demanda même si ce n’était pas de sa propre faute d’avoir peut être négligé quelque peu son amie et qu’il s’était adonné plus qu’il ne fallait à ses études de médecine. Aussi et pour dissiper tout malentendu, décida-t-il d’en parler carrément à Josiane. Il alla la trouver, l’enlaça par derrière, l’étreignit contre lui et l’embrassa sur le cou.

-         Viens chérie, lui dit-il, j’ai envie de sortir avec toi et de prendre un peu d’air.

-         C’est la fatigue ou c’est, comme tu dis, l’envie de sortir avec moi ?

-         Ecoute mon amour, en vérité j’ai besoin d’être plus souvent avec toi. 

         Une fois dehors, Karim prit Josiane par la main et continua la conversation.                                                                                                                                                                      E         - Depuis  l’ouverture de la faculté, lui dit-il, je sens que nous sommes devenus éloignés l’un de l’autre C’est quelque chose que je ne peux supporter. Tu sais bien combien je t’aime Josiane et quel bonheur je trouve auprès de toi. J’ai remarqué également que tu as beaucoup perdu de ta gaîté ces derniers jours. D’habitude tu es plus agréable et plus voluptueuse

-         Moi aussi, mon chéri, j’ai l’impression que tu es moins attaché à moi, moins caressant et moins sensuel. Me suis-je trempé ?

-         Sache que je t’aime toujours autant, si non plus mon chérie et que rien au monde ne pourrait un jour changer mon amour pour toi.

-         Même une jeune et belle étudiante ? dit Josiane en souriant.

-         Je te l’ai déjà dit, tu me plais énormément et je te trouve plus belle et plus sensuelle que n’importe quelle autre créature féminine. Sois tranquille de ce coté là, aucune autre femme n’occupera jamais mon cœur

       Josiane, visiblement très convaincue et surtout plus confiante, attira Karim vers elle, l’étreignit très fort contre sa poitrine et l’embrassa affectueusement.

           - Allons, chéri, lui dit-elle, rentrons tout de suite à la maison, j’ai envie de toi. 

 

      Ainsi vécurent Josiane et Karim pendant six ans. Karim avait suivi un parcours sans faute et franchi avec succès, toutes les étapes des six premières années. Il lui restait encore à passer les examens cliniques, avant de soutenir sa thèse de doctorat. Il disposait maintenant de beaucoup plus de temps libre et se permettait même le luxe, d’effectuer en compagnie de Josiane des petits voyages pendant les weekends et les jours fériés. Au mois d’aout et avant le début de la septième et dernière année de médecine, le couple a décidé d’entreprendre une tournée en Egypte dans le cadre d’un voyage organisé.

       Le séjour dans le pays des Pharaons s’était bien passé. Karim qui parlait parfaitement l’arabe fut un excellent interprète au service de son amie. Josiane complètement dépaysée fut émerveillée par la richesse et la diversité des sites historiques, ainsi que par le pittoresque des paysages et des habitants. Le programme du séjour était varié, instructif et divertissant. Ainsi aux visites des pyramides et du Sphinx, du Musée et des momies des rois de l’Egypte antique, des souks de la médina grouillante du Caire, succédaient les croisières sur le Nil, avec des escales pour des repas aux restaurants de poissons aux bords  du fleuve. Le soir, Josiane et Karim assistaient à des spectacles variés, avec diner aux chandelles, danse orientale, jusqu’à une heure avancée de la nuit.

       Josiane atteignit le comble de son bonheur, lorsqu’au soir du seize aout, et pendant qu’elle assistait en compagnie de Karim à une soirée orientale, l’animateur annonça au public que la direction de l’établissement  avait le plaisir de fêter ce soir, l’anniversaire d’une cliente française et alla déposer devant Josiane un plateau, avec un beau gâteau entouré de bougies. Josiane venait en effet de boucler ce jour là ses soixante huit ans. C’était là l’une des petites surprises dont Karim pouvait seul avoir le secret. Josiane qui était à la fois heureuse et émue, eut les larmes aux yeux lorsque l’annonce de cet événement fut suivie par une salve d’applaudissements dans toute la salle. Jamais mon anniversaire n’a été aussi marqué, dit-elle à Karim en l’embrassant. Elle se leva toute tremblante et balbutia en français quelques mots de remerciements comme elle porta ses deux mains à la bouche pour saluer l’assistance.

 

       De retour à Paris, Karim entama ses cliniques et Josiane qui avait constaté une petite prise de poids, décida de reprendre ses séances de sport en salle. Au cours de tous les mois qui ont suivi, le couple vivait en une véritable symbiose, une union où chacun faisait de l’autre l’objet de son attention et de sa sollicitude.

       Karim n’était plus maintenant qu’à deux mois de la soutenance de sa thèse de doctorat. Josiane pensait déjà à la manière de fêter l’événement et au cadeau qu’elle allait faire à son compagnon pour la circonstance. Quant à Karim, il avait l’intention d’amener Josiane au Maroc pour lui faire visiter sa ville natale et lui présenter tous les membres de sa famille. Ce projet ne se réalisera malheureusement pas.

        Au cours d’une séance de sport, Josiane fut prise d’une forte douleur à la poitrine et fut conduite d’urgence à l’hôpital. Elle rendit l’âme en cours de route, victime d’un infarctus qui la foudroya. Karim qui fut alerté par les responsables de la salle, accourut immédiatement aux cotés de Josiane qui n’était plus qu’un corps inerte et sans vie. Ahuri et désemparé, le jeune homme ne put retenir ses larmes et pleura comme un enfant.

         -Ce n’est pas possible, hurlait-il, pourquoi, pourquoi mon Dieu, pourquoi me faire ça ? Non ce n’est pas vrai, Josiane ne peut pas mourir ; elle n’a pas le droit de me quitter comme ça…

         Karim devait en fin de compte, se faire à la réalité, une réalité amère et tragique. Il fallait admettre que Josiane, sa compagne et son amour, n’était plus de ce monde, et qu’il allait désormais se retrouver seul. Après une cérémonie religieuse dans une église du quartier, la défunte fut enterrée en présence de tous ses amis et voisins ainsi qu’un grand nombre de jeunes médecins et étudiants amis de Karim, sans oublier tout le personnel de la salle de sport. Après l’enterrement, la monitrice qui s’occupait de Josiane s’était approché de Karim et lui présenta ses condoléances.

-         Je me dois de vous signaler, monsieur Karim, lui dit-elle, que les derniers mots de Madame Josiane mourante, vous étaient destinés. Elle ne cessait pas en effet de répéter, alors qu’elle était à moitié évanouie « Dites à Karim que je l’aime, que je l’aime. Croyez Monsieur, c’était tellement  émouvant que je n’aie pas pu me retenir. J’ai beaucoup pleuré. »

-         Merci Mademoiselle, sachez que moi aussi j’aimais Josiane au dessus de tout. Mais Dieu qui l’aimait peut être plus que moi, a voulu la rappeler auprès de lui.

 

         Les jours qui ont suivi, Karim a vécu très renfermé, limitant son activité à ses sorties à la faculté de médecine. Le onzième jour après la mort de Josiane, il reçut la visite du Notaire de la défunte qui l’informa que Josiane avait, de son vivant, laissé un testament qui faisait de Karim, en cas de décès,  son seul héritier pour ce qui est de son appartement, de toutes les actions qu’elle possédait dans une pâtisserie du quartier, soit 33% de la valeur de l’établissement, ainsi que tout son avoir en banque. Sur ce, le notaire lui présenta à son tour, ses condoléances et promit de le revoir dès qu’il aura réglé toutes les formalités administratives de cet héritage.

         Karim soutint sa thèse de doctorat et décida après une longue réflexion de rentrer au Maroc pour s’installer comme médecin généraliste. Pour ce qui est de l’appartement, il en fit un véritable musée avec une exposition de toutes les photos de Josiane et notamment celles prises avec lui en Egypte. Il acheta des mannequins sur lesquels il fit porter les habits de Josiane et les plaça dans tous les coins de l’appartement. Tous les effets personnels de Josiane furent également exposés : matériel de maquillage, peignes, brosses, parfums et autres. Enfin, sur un grand écriteau peint en blanc et mis en bonne place au salon, il était écrit en rouge.

                       POUR MOI, JOSIANE TU N’ES PAS MORTE

                   TU ES  ET RESTERAS TOUJOURS  ICI

                   DANS CET APPARTEMENT ET DANS MON CŒUR.

       Karim qui s’installa définitivement au Maroc revient tous les trois ou quatre mois à Paris pour un pèlerinage des lieux, pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Josiane et pour verser à des Œuvres Sociales les sommes qui lui reviennent de l’héritage légué par la défunte, et ce, pour le repos de l’âme de cette femme qu’il avait tant aimée. ..

                        

                                            MOHAMED  BOUHOUCH

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          

 

 

 

 



01/09/2009
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