Mohamed Hadj BOUHOUCH

OCCIDENT ET ISLAM: Comment venir à bout de l'intégrisme?

     

 

    Le conflit israélo-palestinien est apparu avec la fin du mandat britannique, avec le partage de la Palestine en 1947 et la création de l’Etat d’Israël en 1948.

    Depuis lors et durant soixante ans, la région du Proche et Moyen Orient a vécu et vit toujours dans l’instabilité et un conflit permanent, un conflit dont le caractère spécifique est que chacun des deux belligérants s’estime être la victime et considère l’autre comme l’agresseur.

     La région a connu six guerres meurtrières qui ont occasionné des pertes humaines et matérielles considérables :

-         1948 : la crise de Suez

-         1956 : la guerre des six jours

-         1967 : la guerre Kippour

-         1973 : la guerre du Liban

-         1982 : une 2e guerre du Liban

Et ce, bien entendu, sans compter les attentats terroristes, les attaques et actions de représailles qui sont à l’origine de la mort de centaines d’innocents.

     Certes, cette région qui a connu l’avènement de presque la totalité des prophètes, a toujours été, dans l’Histoire, le théâtre de troubles et d’agitations violentes. Mais doit-on, pour autant, considérer ce phénomène comme une fatalité invincible, que l’être humain ne peut que subir, sans jamais être en mesure de la combattre?  

   Haine, xénophobie, racisme ou égoïsme de race, et le  rejet de l’autre sont aujourd’hui des sentiments qui dominent et accaparent l’esprit de certains juifs et musulmans, non seulement en Israël et dans les territoires occupés, mais bien au-delà. Soixante ans d’hostilité et de luttes intestines n’ont pas encore permis jusqu’à ce jour, aux antagonistes, de trouver un terrain d’entente ni de saisir la gravité de leur entêtement .Et pourtant, les deux peuples belligérants sont condamnés à s’entendre et à cohabiter. Nul n’ignore que les conflits  territoriaux et de religion ont toujours été les plus tenaces et les plus difficiles à résoudre. L’ambition humaine, la convoitise démesurée et les calculs  des dirigeants politiques ne font souvent qu’aggraver les situations et en éloigner l’issue. Ces mêmes dirigeants deviennent, à la fin, les otages d’une poignée de fanatiques qu’ils ont eux-mêmes aiguillonnés et excités par des discours enflammés.

                                  LES OCCASIONS MANQUEES    

    La plupart des observateurs politiques, notamment tous ceux, parmi eux, épris de paix ont encouragé la recherche d’une solution définitive à ce conflit. Plusieurs tentatives ont alors été faites :

   - Septembre 1978 : les accorts de Camp David

   - Octobre     1991 : la conférence de Madrid

   - Septembre 1993 : l’accort d’Oslo

   - Juillet         2000 : l’échec de Camp David.

 Entre ces différentes dates, la région du Proche Orient a connu plusieurs événements.

-         En 1981, le  président Sadat et le premier ministre israélien Menahem Begin reçoivent le prix Nobel de la paix, distinction que Sadat allait payer de sa vie le 6 Octobre 1981.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  En 1994, c’est le tour de Yasser Arafat, d’Itzhak Rabin et Shimon Peres de recevoir le prix Nobel.

-         Le 4 Novembre 1994, Itzhak Rabin est assassiné.

     Et la haine continue et persiste ….en dépit de toutes les bonnes volontés qui s’affichent et s’activent de part et d’autre pour le règlement du conflit.

    Il se trouve malheureusement que chez cette minorité agissante de religieux fanatiques et de politiciens retors, l’entêtement et l’opposition systématique  deviennent une manie obsessionnelle et pernicieuse.

    C’est cette même minorité, aussi bien du côté israélien que du coté palestinien, qui réussit toujours à faire échouer toutes les tentatives de paix entre les deux peuples. La plupart des dirigeants israéliens, hostiles, au début de leur mandat, à toute réconciliation avec les Palestiniens, finissent par fléchir leur position et par céder aux exigences de la réalité. Mais il se trouve qu’en ce moment précis, ils sont éliminés : assassinat (Rabin) ou déstabilisés et soumis à des pressions pour démissionner  et laisser la place à de nouveaux responsables. Et la partie recommence…

    Il en est de même du coté palestinien où le Hamas et ses acolytes opposent leur véto à toutes les approches des modérés.

           UNE SOLUTION EST-ELLE ENCORE POSSIBLE ?

        La presque totalité des observateurs le croient sincèrement. Il n’y a plus, aujourd’hui, un seul pays arabe qui met en cause l’existence de l’Etat d’Israël. L’époque de Jamal Abdennacer qui voulait, semble-t-il, jeter les juifs à la mer est révolue. L’Arabie Saoudite a depuis plusieurs mois, présenté un plan de paix qui reconnaît en premier lieu l’existence d’Israël et le droit des Palestiniens à une patrie. Plusieurs chefs d’Etat arabes ont reconnu plus ou moins officiellement Israël et établi des relations diplomatiques avec Tel- aviv. Le président Sadat s’est rendu en Israël, le roi Hassan II recevait régulièrement les responsables de l’Etat hébreu, le roi Hussein entretenait des relations étroites avec eux. Bref, Israël qui était dans le passé, un vocable tabou dans les milieux musulmans, a pris de nos jours, toute sa légitimité d’Etat souverain.

       Israël jouit actuellement du soutien total de la communauté internationale. Elle possède l’arme nucléaire et une armée parmi les plus modernes et les mieux équipées du Moyen Orient. Mais ce n’est pas parce qu’elle est forte qu’elle doit être butée et refuser tout compromis et toute concession. La paix et le bon voisinage s’achètent. Cela a été prouvé tout au long de l’Histoire. Plusieurs observateurs qui suivent de près la situation au Proche Orient, pensent que le soutien inconditionnel des USA en faveur d’Israël et leur partialité dans le conflit israélo-palestinien, est l’une des raisons qui expliquent l’attitude intransigeante de Tel Aviv. Beaucoup de gens pensent d’ailleurs que les dirigeants d’Israël ne sont pas les véritables tenants du pouvoir de décision et que les directives et les orientations émanent toujours des lobbies juifs installés aux Etats-Unis.

     Les points de divergence entre les belligérants sont connus de tous :

-         En premier lieu la question de la partie Est de Jérusalem, où se trouve la mosquée d’Al Qods, troisième lieu saint de tous les Musulmans ;

-         Le problème des milliers de réfugiés palestiniens chassés d’Israël ;.

-         Enfin les colonies juives qu’Israël ne cesse d’implanter dans les territoires occupés.

Ce sont là les trois points principaux de discorde entre Juifs et Arabes.

   Pour ce qui est d’Al Qods, Israël soutient que Jérusalem est sa capitale « éternelle et indivisible ».Il s’agit là bien entendu d’une décision unilatérale. Dans sa résolution 478, le conseil de sécurité déclare que la loi israélienne établissant Jérusalem capitale « éternelle et indivisible » d’Israël est nulle et non avenue et constitue une violation du droit international.

    De l’avis de tous, la question de Jérusalem reste la clé de tout le problème du Proche Orient, étant donné qu’elle dépasse le cadre bilatéral israélo-palestinien et revêt un caractère arabo-islamique, impossible à ignorer.

    Les palestiniens pourront peut-être un jour comprendre qu’il est pratiquement difficile de faire revenir en Israël tous ces milliers de réfugiés, au risque de créer une situation incontrôlable à cause des heurts inévitables qui ne manqueront pas d’opposer juifs et musulmans. La communauté internationale pourrait cependant indemniser ces réfugiés et les aider à s’installer d’une manière convenable. Pour résoudre le problème des colonies, Israéliens et Palestiniens ont la possibilité de prévoir des échanges territoriaux de compensation.

   L’essentiel c’est d’avoir le courage de transcender les susceptibilités, le courage de céder quand il le faut et le courage de pardonner.

   L’Union pour la Méditerranée dont les travaux ont eu lieu dernièrement à Paris sous l’égide de la France, a donné de l’espoir au monde entier pour une possible entente entre Israéliens et Palestiniens. « Nous n’avons jamais été si proches d’un accord » a dit Ehud Olmert. De son coté le Dr Mahmoud Abbes a déclaré « que la paix au Moyen Orient passe par la paix  entre Israéliens et Palestiniens ».

   Le rêve peut donc devenir réalité à la condition de pouvoir oser, oser faire marche arrière, oser entendre la voix de la raison et fermer la porte aux intolérants et aux belliqueux.

   Nicolas Sarkozy a été plus que clair à ce sujet. Il a appelé au gel de la colonisation et affirmé que Jérusalem « a vocation à devenir capitale des deux Etats ».

   Nous pensons pour notre part que Jérusalem, en tant que symbole pour les trois religions, doit rester une ville sainte, loin de toute coloration politique. Israël a déjà sa capitale, Tel Aviv. Les Palestiniens pourraient ériger la leur à Ramallah ou ailleurs.

   Israéliens et Palestiniens pourront alors vivre en paix et participer au développement de toute la région moyen orientale.

                                                                           LECOMTE

    

 

 

 

     

  

  

                          

                 

 

 

 

 



02/11/2008
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